VERS UNE NOUVELLE VIE ...

Cette série a été conçue à partir du travail photographique réalisé pour le SYMIDEME, à l’initiative de son Président, Alain Randour. Si elle recoupe la série « Déchets sublimés », elle propose néanmoins une vision différente en se concentrant sur la « matière » …

Lors du jugement des Grand Prix d’Auteur et Grand Prix de la Création organisés par la Fédération Photographique de France, le samedi 7 février à Paris, cette série s’est vu attribuer le « Prix Spécial du Jury toute catégorie »
Le jury était composé de Sylvie Hugues, ancienne Rédactrice en Chef du magazine « Réponses Photo », Gérald Vidamment, Rédacteur en Chef de « Compétence Photo », Thomas Goupille, Directeur de CINQ26 et de Jean-François Hery, Photographe professionnel et animateur photo.
Quelques commentaires du jury :
« Un vrai coup de cœur. L’éditing est de qualité et le résultat bluffant. Cadrage, couleurs, la série fonctionne, bravo ! »
« Véritable travail d’Auteur et de Création en même temps. Partir du réel pour en exprimer une vision autre et surréaliste juste sur le sujet du recyclage est une très belle idée de départ. La réalisation est de très bonne facture, réfléchie, sans redondance, rigoureuse et cohérente. »

Voici le texte écrit par Jean-Paul Gavard-Perret à l’occasion de la publication de ce travail dans le numéro « Spécial Noël » du magazine OPENYE, le regard d’aujourd’hui sur la photographie :

« Objets inanimés avez-vous encore notre âme ? »
Explorant les « restes » qui remplissent les poubelles de notre monde, André Jacquart scénarise les fantômes démoniaques qui les hantent. Par accumulation, voici les montagnes magiques de trésors dérisoires de notre inconséquence.
Le photographe devient le héros témoin de notre entreprise de démolition. Il montre non sans élégance notre déraison et nous reconduit afin que nous comprenions l'insensé de nos productions et consommations.
C'est en ces bas-fonds l'apparition de la culture obstinée et assidue du Vide par le trop plein. À coups de lambeaux de bas-reliefs surgissent l'immensité du gaspillage, le ferme et le fluctuant, le furtif et l'évident. Par les couleurs acidulées et l'architecture du chaos, les « dépôts » deviennent des dépositions et nous emportent dans leur tourbillon.
Le monde se perd en dérive soulignée par une poésie optique sophistiquée offerte par une technique parfaite.
Tout est en suspens, en vertige. Il ne s'agit plus de retrancher quelque chose à ce qui est déjà de l'ordre de la disparition mais, dans un imaginaire d'élévation, de redonner la possibilité d'ouvrir le monde à bien plus qu'une décharge à ciel ouvert.
Par la vision de « tout ce qui reste » (Beckett) André Jacquart permet de réfléchir à l'implacable gabegie dans la hantise de l'air au sein de « suspens » et vertige par un maillage et un charivari optique.